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LES CADETS DU BRABANT

le chef en fouchtrant sa langue ainsi qu’un Auvergnat, n’était pas mauvaise ; si les musiciens s’en plaignaient, ils ne devaient s’en prendre qu’à eux-mêmes, leur moindre défaut étant une sonorité excessive et continue.

Mais Van Camp nourrissait des projets ambitieux. Cette vaste chambre perchée au second étage d’un estaminet sans grand renom, ne lui allait que tout juste. Et puis c’était si pauvre, si nu ; pas une armoire pour enfermer les archives et les parties de musique qui traînaient pêle-mêle sur une table boiteuse. Quant au cartel de la société, il gisait dans un coin, lamentable sous son voile de taffetas jaune tout gris de poussière.

Depuis longtemps le gros chef rêvait d’un local au premier étage d’un café moderne,