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LES CADETS DU BRABANT

que, il fit comprendre qu’il voulait parler.

Alors, rejetant ses cheveux en arrière d’un coup de tête inspiré — ses cheveux qu’il laissait grandir à la pianiste — Ferdinand commença d’une voix d’abord un peu sourde, détimbrée par le trac :

— Messieurs, je reste confondu devant cette ovation magnifique. Ah ! plût au ciel que je n’en fusse pas si indigne ! Mais, si elle récompense mon faible effort au-delà de toute mesure, elle ne saurait m’abuser cependant sur la chaleur de votre amitié, et celle-là, messieurs, permettez-moi de croire que je la mérite tout entière et de vous proclamer ici qu’il n’y a rien au monde dont je sois en ce moment plus heureux et plus fier !

— Bravo, bravo ! clamaient les musiciens.

— Voilà près de trois mois, messieurs,