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Page:Courouble - Les Deux Croisières, 1928.djvu/121

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LA LIGNE DES HESPÉRIDES

pouvait oublier Mme de L… quand elle s’était pâmée entre vos bras.

Elle me hanta moi-même pendant quelques jours. Puis, dans la fièvre des préparatifs, je n’y pensai plus.

Mais en ce moment de flânerie, bercé plus que je ne voulais sur ce bateau guetté par la tempête, j’évoquais de nouveau la sirène dans la fumée de mon cigare. Je me rappelais ses paroles. Je les interprétais. J’y enfermais du mystère. J’étais ému, et il n’y avait pas jusqu’à l’assurance de Reynaud qui ne commençât de m’impressionner étrangement :

— Elle est ici !

Si ce pauvre halluciné disait vrai !

Au fait, il me plut un instant d’admettre cette hypothèse de vaudeville, d’en déduire une foule de conséquences plus romanesques les unes que les autres. Parbleu, voilà qui eût singulièrement « corsé » l’intérêt de notre traversée !

Mais le roulis et le tangage qui s’accentuaient de plus en plus ralentirent