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Page:Courouble - Les Deux Croisières, 1928.djvu/142

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LES DEUX CROISIÈRES

leva, et, avec cette hardiesse des femmes dès qu’elles sont guidées par le cœur ou la curiosité, je la vis s’approcher de mon ténébreux ami.

On ne saurait décrire la stupeur de Reynaud quand cette grande femme lui demanda brusquement son bras pour la conduire au salon. Jamais rêveur ne rentra aussi brutalement dans la réalité. Il perdit contenance, chancela presque et ce fut Mrs Clift qui l’entraîna.

En passant près de moi avec son cavalier désemparé, l’Anglaise m’adressa un sourire confiant, et je l’entendis qui parlait avec volubilité :

— Ainsi, Monsieur, vous avez visité les États-Unis ! Eh, nous allons nous entendre ! J’ai vécu cinq ans au Canada…

Ils disparurent.

Déjà saisi de remords, je délibérais si je n’irais pas les rejoindre, quand le docteur s’empara de moi pour me conduire auprès du capitaine.