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LES DEUX CROISIÈRES

— Madame et Mademoiselle Rositer, dit-elle en achevant la présentation.

Et tout de suite elle nous laissa sous prétexte d’aller rejoindre son mari.

Je compris alors l’insistance du docteur à me parler de ces deux passagères. C’était évidemment de fort jolies femmes.

Née d’un père espagnol et d’une mère anglaise, Mrs Rositer offrait un type où les charmes et les perfections de deux races se mariaient avec bonheur ; le mélange était réussi. Elle avait de superbes cheveux noirs, des prunelles de jais, un nez fin et droit, la bouche petite, admirablement bordée et pourprée ; tout cela, en même temps que la main et le pied, était de fabrique madrilène. Mais le teint rosé, la coupe de la figure, la forme et la limpidité souriante des yeux étaient de provenance anglaise.

Bien que cette grande dame eût certainement dépassé la quarantaine, sa figure ne portait aucune trace d’empâ-