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Page:Courouble - Les Deux Croisières, 1928.djvu/167

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LA LIGNE DES HESPÉRIDES

vous ! Il citait votre exemple pour nous réconforter dans le malheur. N’êtes-vous pas le seul passager qui ait osé regarder la tempête en face ? En vérité, je suis ravie de connaître un homme aussi intrépide.

Le docteur se moquait de moi ; je me sentais devenir ridicule sous cet éloge sempiternel.

— Mais, balbutiai-je, le mérite est assurément fort mince, j’ai tant voyagé sur la mer !

— Mesdames, dit Reynaud d’un ton enjoué qui continuait de me confondre, mon ami Pierre a certainement manqué sa vocation : il est marin dans l’âme. Pour sûr qu’il rêve d’un naufrage où il aurait le plaisir de rester le dernier sur la passerelle en donnant le bras au capitaine…

— Et en fumant une cigarette ! s’écria gaiement miss Helen. Oh, Monsieur, le Ciel nous préserve de voir un tel acte d’héroïsme !