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LA LIGNE DES HESPÉRIDES

cramoisie était couverte de gouttes de sueur ; à tout instant, son binocle, désarçonné du nez, se balançait dans l’espace au bout du cordon ; le pauvre myope tâtonnait alors comme un aveugle et faisait la mine la plus falote du monde.

J’ignore s’il tenait un registre détaillé de ses diagnostics et de ses ordonnances ; mais je sais bien que son livre de palet était l’objet de tous ses soins. Quel admirable document ! Les parties de palet jouées depuis plus de dix années s’y trouvaient racontées dans leurs moindres incidents ; on y pouvait lire le nom des joueurs avec des remarques tantôt élogieuses, tantôt sévères sur leur adresse et même sur la psychologie dont ils témoignaient dans la défaite ou dans la victoire. C’est ainsi que j’appris avec stupeur que lord X…, personnage éminent dont je veux taire le nom pour tous les services qu’il rendit au parti whig, s’était abominablement « pochardé » le