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II


Nous étions déjà bien loin. Embossé dans mon caban, j’errais sur le pont depuis des heures sans que personne prît garde à moi et daignât seulement m’honorer d’un regard de défiance.

Tant d’indifférence, surtout de la part des hommes de l’équipage, n’était pas pour me conforter le cœur. De surcroît, une faim terrible hurlait dans mon estomac ; je n’avais bu qu’une tasse de café, à sept heures du matin et ne m’étais précautionné d’aucune provision.

Adossé contre la dunette, je regardais dans une sorte d’hébétude le mouve-