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LES DEUX CROISIÈRES

Il fut attrayant, varié et se prolongea jusqu’à onze heures avec le plus vif succès. Nous venions, miss Helen et moi, de terminer la séance par l’exécution magistrale de Léonore quand, les applaudissements apaisés, le docteur s’élança sur l’estrade pour avertir l’auditoire qu’un numéro avait été ajouté au programme. Il sortit de la salle et reparut un instant après avec une jeune femme qu’il conduisit cérémonieusement au piano au milieu de la stupeur admirative de toute l’assistance.

Quelle était cette passagère ? Personne ne se souvenait de l’avoir encore vue. Elle portait une robe de tulle noir ceinturée sous la gorge et qui laissait complètement à découvert ses épaules magnifiques.

Un frémissement courut parmi les spectateurs. Je cherchai Reynaud ; je le vis là-bas, adossé à une fausse colonne, très pâle, prêt à défaillir. Je courus à lui :

— Lâche ! dis-je en l’empoignant sous le bras.