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LES DEUX CROISIÈRES

poursuivent, sautent par-dessus les amas de cordages et les bâches. Les pauvres femmes les regardent tendrement. Elles sont moins pâles, frissonnent de bien-être à la tiède matinée.

La douce chaleur revient dans leurs os de convalescentes ; la mer a fini de les torturer. Le canari du capitaine trille éperdument dans sa jolie cage accrochée à une vergue ; des géraniums, des lauriers-roses, posés sur la passerelle sourient de toutes leurs fleurs.

C’est le premier beau jour.

Sur le haut tillac, entre les six grosses chaloupes de sauvetage suspendues aux bossoirs, se promènent des gentlemen armés de longues vues, des dames et des fillettes coiffées de paille fine, la figure entourée du voile de gaze qui protège contre la patine de la mer.

Parfois ces gens s’arrêtent, s’accoudent sur les appuis et regardent, comme du haut d’une fosse aux ours, les