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ATLANTIQUE IDYLLE

plus rencontré un navire depuis huit jours.

Tous les passagers poussèrent un cri de joie et coururent aux bastingages. On eût dit des naufragés apercevant le brick libérateur.

Une demi-heure après, le Pennland passait à une encâblure d’une goélette en panne, dont les cordages se dessinaient avec précision sur le ciel d’or. Rien n’était plus émouvant que ce petit bateau incrusté dans une eau si calme, si morte qu’elle le reflétait sans le plus léger tirebouchonnement de mât.

Il attendait, depuis combien de jours ! une brise pour déployer sa toile et gagner le port. Comme il devait nous regarder avec envie, nous, puissant steamer, insoucieux du vent et dont la course s’accélérait davantage encore dans la tranquillité des flots et de l’air ! Il était le symbole de la résignation, de la patience. Nous lûmes son nom sur la poupe : il s’appelait Mystery. Un de ses