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Page:Courouble - Les Noces d'or de M et Mme Van Poppel (La famille Kaekebroeck), 1902.djvu/22

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LES NOCES D’OR

Au milieu des convives qu’une amitié déjà ancienne affranchissait de toute cérémonie, le pauvre Cappellemans, correctement vêtu de noir, encarcané dans son haut col, se sentait fort mal à l’aise. Une timidité insurmontable paralysait ses moindres gestes et c’est à peine s’il osait manger ou boire. Toute la cordialité qu’on lui montrait ne parvenait pas à l’enhardir. Le brave garçon était si peu habitué à dîner en famille ! Aujourd’hui, il se croyait dans le monde !

Bien qu’il fût assis à côté de sa chère Pauline, il n’avait garde de lui parler maintenant, tant il redoutait d’ouïr le son de sa voix, tant il était sûr, en ouvrant la bouche, de dire quelque grosse balourdise. Aussi, se tenait-il hermétiquement coi, résolu à continuer de sourire doucement et perpétuellement, en dépit des crampes qui le prenaient aux pommettes.