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Mme KAEKEBROECK À PARIS

l’entrain des plus beaux soirs de ripaille. Le vin généreux ressuscitait la jeunesse au cœur des vieilles gens, nivelait tous les âges et tous les caractères à la belle humeur de la bienveillance et de la cordialité.

Autour de la table prestement servie par une demi-douzaine de belles filles aux joues rebondies, aux avant-bras massifs et duvetés, point de gastrite ni de dyspepsie, encore moins de neurasthénie. Le « bas de la ville » restait indemne de ces maladies pharamineuses et modernes, peut-être à cause de sa bière, comme l’assurait M. Rampelbergh.

La gaîté prenait ici des attitudes diverses. Élégante et fine chez Hermance, souriante chez Pauline et Mme Van Poppel, verbeuse chez Thérèse, bruyante, gesticulante et pouffante chez Adolphine et Emma, elle frisait le débraillé chez Malvina qui poussait des cris d’otarie et dont la figure enfarinée de vieille gourgandine suait à grosses gouttes sous le feu d’une perruque rousse monumentale.