Page:Courouble - Madame Kaekebroeck à Paris (La famille Kaekebroeck), 1910.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
207
Mme KAEKEBROECK À PARIS

Malvina et Mme De Myttenaere ne comprenaient pas non plus : il y avait tant de bons pensionnats à Bruxelles…

Mais Hippolyte comprenait très bien, surtout ce soir, et loin d’en vouloir encore à Joseph d’avoir mis tant d’insistance à l’expatrier, il était pénétré de gratitude à son égard.

— Oh, dit-il, je ne me plains plus à présent.

Et avec un sourire :

— Il me semble que j’étais une petite fille il y a trois mois. Maintenant, je suis un vrai garçon, une gigue comme ils disent là-bas. Non, non, je ne suis plus une poule mouillée. Je fais des armes, je joue au foot-ball…

Il fallait en effet se rendre à l’évidence : il n’avait plus rien de la mièvrerie de l’éphèbe élevé par des femmes. Trois mois d’une existence rude, virile, l’avaient étrangement développé. Ce n’était plus un dameret, il gagnait des muscles sans perdre de sa sveltesse ; une moustache naissante ombrait sa