Page:Courouble - Madame Kaekebroeck à Paris (La famille Kaekebroeck), 1910.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
41
Mme KAEKEBROECK À PARIS

maître d’hôtel faisait là-bas ses comptes sur un coin de la table.

Adolphine l’admirait :

— Comment est-ce qu’il sait écrire celui-là, quand ça ballotte si fort !

Maintenant le train accélérait encore sa course et filait avec fracas dans l’étroit couloir des carrières de Creil.

Alors, profitant du tapage, elle se pencha pour une confidence :

— Je voudrais bien aller à la cour…

D’abord, il resta tout interloqué, puis, retrouvant la voix :

— Qu’est-ce que tu dis ?

Un peu décontenancée, elle répéta avec une légère impatience :

— Montre-moi seulement où est la cour…

Il éclata de rire :

— La cour !

Elle voulait aller à la cour ! La cour de ce train qui filait en ce moment à plus de 120 kilomètres à l’heure ! L’acception imprévue de ce mot le remplissait d’une folle joie :