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PAULINE PLATBROOD

poussaient la témérité jusqu’à s’asseoir un moment sur le rebord des croisées où ils trépignaient, sifflaient, imitant le chef de musique qui battait la mesure.

Et les torches de résine bruissaient, s’échevelaient, laissant parfois tomber sur le sol de lourdes flammèches.

Et M. Platbrood debout à la première fenêtre, rayonnant de gloire entre le colonel Meulemans et le capitaine Maskens, poitrinait devant cette manifestation grandiose. Ce fut bien autre chose, quand la fanfare attaqua la Brabançonne de clôture ! Il semblait que jamais les cuivres ne l’eussent soufflée aussi pleine, aussi résonnante.

Alors M. Platbrood, très ému, s’inclina profondément, envoya des saints de la main.

Et lorsque le chant héroïque eut cessé sur un dernier coup de grosse caisse, si formidable qu’il en étourdit jusqu’au farouche Manneback, il se fit un grand silence et le major parla ainsi :