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PAULINE PLATBROOD

dix lettres où le stupide Don Juan suppliait ses amies de se taire, achetait leur silence par les plus extravagantes promesses.

Muni de ces documents sans réplique, Joseph se transporta chez son beau-père et se donna d’abord le malin plaisir de le prêcher au nom de la morale, afin qu’il reprît sa parole si imprudemment engagée. Et comme l’imposant M. Platbrood souriait avec indulgence, étonné de l’audace de son gendre, brusquement celui-ci exhiba les pièces décisives.

Le mariage était rompu. Pauline était sauvée.

Mais, sa honte bue, le major tomba dans une sourde rage : il ne se consolait pas d’une rupture qui le privait d’une alliance si utile à son ambition. Car il comptait maintenant sur le beau-frère de M. Maskens, le sénateur, pour obtenir des rubans de toutes sortes.

— Jamais, dit-il à sa fille, jamais, entendez-vous, je ne consentirai à votre mariage avec