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Cette communauté d’origine recule la question mais ne la résout pas. En fait, il semble plus vraisemblable d’admettre que la race bazadaise, comme toute autre race, à son origine dans le pays qu’elle habite ou dans un pays placé dans des conditions identiques. Les rayons du soleil d’Orient et les sables brûlants du désert ont formé le cheval arabe avec sa finesse et son élégance, comme les brouillards et les gras pâturages forment les lymphatiques et grossiers chevaux du Nord. Après cela, qu’en vertu des ressemblances, on dise que les races Saint-Gironaise ou Schwitz soient la souche ou le berceau de la race bazadaise, on ne doit admettre cette opinion que comme une simple hypothèse. Le Bazadais et le Saint-Gironais ont pu apparaître en même temps ; mais affirmer que l’un ait engendré l’autre, c’est tomber dans le domaine de l’imagination. Serait-ce parce que l’Ariège a plus de montagnes ? Si l’espèce bovine a été primitivement destinée au service de l’homme, les plaines ont dû en avoir tout autant de besoin que les pays accidentés. La raison demande-t-elle de faire dériver une race d’une autre ? Non, quoi qu’en dise Buffon. Dans cette hypothèse, le Bazadais eût été déshérité avant l’émigration du Schwitz ou de tout autre. Si, au contraire, ce pays possédait auparavant une race, elle était toute formée. Tout au plus les importations auraient-elles modifié légèrement quelques aptitudes, changé un peu la conformation ; mais ce n’eût été que transitoire. Depuis longtemps déjà l’atavisme et le milieu ont pris le dessus sur ces produits bâtards et ont réduit à néant les influences venues de l’étranger. La ressemblance de deux races doit donc avoir ailleurs que dans une commune origine sa véritable cause. Quant à la considérer, d’après M. Magne, comme une sous-race du Garonnais, je ne sache pas qu’elle ait encore été ainsi classée dans aucun concours d’animaux,