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C. Emasculation. — Arrivés à 12, 15 mois, les jeunes taureaux subissent l’opération du bistournage. L’ablation complète et sanglante des testicules n’est pas usitée dans le pays ; même les taureaux qui servent à la reproduction, sont plutôt bistournés que castrés, lorsqu’on les soumet à l’engraissement. Au sujet du bistournage, on peut dire absolument comme M. Ayraud, vétérinaire à Fontenay-le-Comte : « Les éleveurs demandent que le vétérinaire ait soin de ne pas trop haut monter les testicules dans les bourses, pour que l’œil soit plus avantageusement flatté, par un plus grand développement de la région scrotale. L’on aime beaucoup les bœufs bien bragués et l’on estime moins ceux qui sont trop fendus. »

D. Alimentation. — Vers le milieu de son adolescence, le bœuf reçoit un régime réglé, plus ou moins substantiel, suivant les localités. Il prend ses repas à des heures fixes, à moins que lui ou le fermier ne soient occupés à des travaux urgents. Là où les prairies naturelles sont peu étendues et où l’agriculture est moins avancée, il ne reçoit en hiver qu’une alimentation maigre et parcimonieuse. Nourri autrefois à la main, avec de la paille de froment, souvent même de seigle à laquelle on ajoutait soit du foin, du regain, un peu de son, soit quelques tiges de blé ou de navets, quand la saison devenait plus douce, il est soumis aujourd’hui à ce même régime sauf la préparation : on se sert beaucoup du hache-paille Champenois. Malgré l’insuffisance de cette alimentation et sa mauvaise nature, propre à engendrer de graves maladies, à corrompre le meilleur tempérament, ces animaux jouissent d’une santé et d’une vigueur à toute épreuve. Il semblerait même, tant la race est organiquement favorisée, que les mauvaises conditions dont il s’agit