Page:Courteline - Ah Jeunesse!, 1904.djvu/12

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Et tout cela parce que l’audace me manquait de leur mettre la main au derrière.

Vous me direz :

— Quand on est aussi bête que ça, on reste chez soi ; c’est bien simple.

Oui, mais quand on est amoureux ?

Et je l’étais.

Du reste. il faut dire une chose : il y avait de quoi.

Mlle Mariannet, la commère de la revue alors en représentation sur la scène des Folies-Modernes, était une admirable personne au dur visage de Junon que paraient deux yeux inquiétants, de ces yeux myopes qui furètent sans cesse, cherchent on ne sait quoi autour d’eux, semblent perpétuellement en quête de quelque mal nouveau à faire. Certes elle n’était pas trop grande, mais combien elle l’était assez et qu’elle s’était arrêtée à temps, bonté divine !… qu’elle s’était arrêtée à temps !

Pourtant elle avait eu cet esprit ; en sorte que, de ses bras nus et gonflés de robuste jeunesse, de ses jambes que proclamait, avec l’intention de les taire, une mousseline constellée d’étoiles, et de ses reins, et de ses hanches, et de tout, enfin, ce qui était elle,