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Page:Courteline - Boubouroche.djvu/13

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I


Ce soir-là, étant veuf de toute clientèle, le petit café où Boubouroche venait quotidiennement s’enfiler des « demis » en jouant la manille aux enchères de compagnie avec les sieurs Roth et Fouettard, défiait le fâcheux coulage ennemi né des limonadiers. Par-dessus les mousselines salies qui en masquaient l’intérieur aux passants, Boubouroche, dressé sur ses pointes, en embrassa d’un seul coup le désespérant délaissé : les deux colonnes jumelles court-vêtues de velours rouge, hérissées de patères qui imploraient le vide, les banquettes aux dossiers de molesquine glacée, creusés, à