Page:Courteline - Boubouroche.djvu/137

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Je le regardai, à mon tour.

— Ah çà ! lui dis-je, qu’est-ce qui te prend ?

Et, comme il s’enfermait dans un drôle de rire, dans une goguenarderie édifiée qui affectait de se faire discrète :

— Oh ! mais une minute ! m’écriai-je ; notre amitié est trop ancienne pour se pouvoir accompagner d’équivoques et de faux-fuyants. Si tu as une pensée de derrière la tête, tu vas lui donner la volée, ou je vais, moi, régler les bocks, prendre mon chapeau et cavaler. Comme tous les gens qui n’ont rien à cacher, je suis pour les maisons de verre. Explique-toi, et finissons-en.

À ces mots, tirant de sa pipe une bouffée de fumée qu’il lâcha avec une savante lenteur :

— Ces amoureux sont inouïs, fit Laurianne. Ils crient leur secret sur les toits, et ils s’étonnent que les couvreurs, ayant des oreilles, les entendent !…

Je demandai :

— Qui ça, amoureux ?

— Toi !

— Moi ?

— Oui.