Page:Courteline - Boubouroche.djvu/141

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— Ouat ! fit Laurianne.

Il haussait les épaules.

— Alors, tout de bon, demanda-t-il, tu te figures que je pourrais hésiter un moment entre un vieux camarade comme toi, et Angèle, que j’ai ramassée je ne sais plus où et qui n’est jamais qu’une grue, pour en finir ?

— Ne parle donc pas comme ça, lui dis-je ; Angèle est une brave et une excellente fille, qui s’est toujours bien conduite avec toi et qui a plus à se plaindre de toi que tu n’as à te plaindre d’elle. Ce que tu viens de dire est une lâcheté.

Il comprit qu’il avait lâché un mot de trop, car il rougit légèrement.

— Au surplus, conclut-il, c’est simple : si tu tiens à Angèle, prends-la ; laisse-la si tu n’en veux pas ; ça m’est bien égal, après tout. Je t’avertis que dimanche prochain je passe la journée à la campagne, ce qui fait qu’Angèle sera seule. À bon entendeur, salut ! Tu feras ce que tu voudras.

Et sur ce mot, nous prîmes congé l’un de l’autre.