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Page:Courteline - Boubouroche.djvu/153

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crit au programme. Et tout à coup, elle comprit.

Elle s’exclama : « Non ! non !… oh non ! », la bouche dérobée, les paupières tombées entre son regard, qui prenait peur, et le mien, qui la renseignait.

Deux ou trois fois :

— Je ne veux pas ! Je ne veux pas ! fit-elle. Je veux retourner ! Allons-nous-en !

Elle tenta de fuir. Mon bras l’enferma à la taille, d’une ceinture étroite et douce.

— Angèle !

Elle répéta :

— Laisse-moi ! Je ne veuxd pas, je te dis ! Je ne veux pas !

Elle commençait à m’affoler.

De ma main, remontée à sa nuque, je la forçais vers mon baiser tendu.

— Qui le saura ?

— Laisse-moi !

— Je te veux…

Les mots n’étaient plus que des murmures irritant de frôlement nos deux bouches. Soudain, elles se rencontrèrent. Alors elle demeura sans force, fleur épanouie et charmante que je