Page:Courteline - La philosophie, 1922.djvu/108

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intention dans un petit cours de droit pratique où s’affirmait le double domaine du licite et du prohibé en un distinguo stupéfiant.

J’appris ainsi qu’on a le droit d’enlever des épis de blé ou de seigle ; qu’on peut chiper des groseilles « tant qu’on veut » tandis que, du raisin, « on ne peut pas » ; que licence est donnée aux gens d’arracher des betteraves mais pas des pommes de terre, qu’il est permis de cueillir des pommes aux arbres en bordure des routes, mais que, des poires, c’est défendu ; et qu’enfin rien ne vous empêche de prendre les noix d’un noyer, à la condition de ne pas gauler l’arbre : de jeter seulement des pierres dedans !!!

Les femmes, devant lesquelles on vient à louanger les vertus d’une amie à elles prennent immédiatement une expression ambiguë, à la fois discrète et goguenarde, qui approuve et hurle de joie.