Page:Courteline - La philosophie, 1922.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

découche, alors que l’argent remboursé est de l’argent parti pour toujours.

L’homme est sensible ; il a tendance à s’attacher. Autre chose est pour lui de conduire au bateau un ami qui part en voyage et de lui dire : « Au revoir mon vieux », avec un petit serrement de cœur, autre chose est de l’accompagner au cimetière et de verser un pleur sur la tombe de celui qui ne reviendra plus.

Je comprends parfaitement le tapé envoyant coucher le tapeur.

Nul n’est obligé d’obliger.

Simplement une chose me dépasse : le besoin, chez des personnes souvent bien intentionnées, d’assujettir leur bon vouloir à des considérations faites pour le neutraliser, en prêtant leur argent ou en ne le prêtant pas, selon que celui qui emprunte a l’intention d’en faire tel usage ou tel autre.

Je me demande de quoi elles se mêlent !

Rien n’est plus naturel et même plus res-