Aller au contenu

Page:Courteline - Le Miroir concave, 1919.djvu/276

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l'en punir, ensuite, de la plus éclatante façon. Usant des armes que la nature nous a données : le charme, la coquetterie et la séduction, je l'attirai en un rendez-vous qui devait être un guet-apens. Il céda. Une nuit que tout dormait, je lui ouvris ma porte, puis ma couche...

Le baron. --- Comment ! comment !

La baronne. --- Rassurez-vous ! Il y avait un poignard sous le traversin, et les hurlements de plaisir que parut m'arracher l'étreinte de M. de Poutrépéto n'étaient qu'une comédie bien jouée. Quand je le vis mûr pour l'aveu, gorgé de voluptés raffinées, prêt à exhaler son âme dans l'ivresse d'un spasme suprême, je me penchai sur lui, et, avec un sourire badin : « Confesse tout, petit cochon, lui dis-je ; tu peux tout avouer à cette heure. C'est toi qui es entré l'autre jour dans ma chambre pendant que je changeais de chemise ? » En même temps, ma main, impatiente, taquinait le manche du poignard. Mais il répondit : « Comprends pas »,