Page:Courteline - Le Miroir concave, 1919.djvu/76

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Le combattant Grenouillot, en proie au déchaînement des tardifs repentirs:

Non, mais quel besoin avais-je

De goûter ce bonbon au goudron de Norvège?

Ce noir pruneau? Ce sec hareng-saur dont la peau

Flasque, se ride et tremble au vent comme un drapeau?...

Quoi? j'ai pu, de ce monstre enjuponné qu'adorne

Le semblant d'à-peu-près d'un vague fessier morne

Et de qui le corset fermé sur des manquants

Evoque les murs nus des logements vacants,

Envolupter les yeux énormes de daurade?...

Hélas, oui!... C'était la femme d'un camarade;

Par conséquent l'attrait d'un plaisir interdit...

L'homme n'est qu'un fourneau; c'est Pascal qui l'a dit.

Né pour suivre tout droit et simplement la file

Des matins et des soirs que la Parque lui file,

En cueillant au hasard de la main les fruits mûrs

Dont l'été fait danser les ombres sur les murs,

Il lui faut le fumet des voluptés fraudées

Et des lapins tirés sur des chasses gardées!...


Il hausse l'épaule, écoeuré à l'envisagé de la perversité humaine.

Cependant, à vingt pas de là, le principal témoin bourre toujours son même pistolet, en sorte que c'est vraiment à en devenir enragé. De temps en temps seulement, le poing droit immobilisé sur le canon de l'arme où la baguette demeure plongée, il interrompt l'allée et venue automatique de sa dextre pour questionner les