Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/167

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— Cré tonnerre ! dit La Guillaumette stoppant sur place, v’là une autre affaire, à présent ! Pourvu que ces nom de Dieu là soient à l’attache ! Y sont foutus de nous dévorer.

Mais Croquebol le rassura :

— Laisse faire ! Y a pas d’erreur !

Lui était doué d’un œil de lynx, et sans trop de peine, malgré l’épaisseur des ténèbres, il distinguait la masse mouvante des molosses, leurs museaux puissants écrasés entre les barreaux d’une grille. Il fit même ressortir aux yeux du brigadier tout l’avantage de la situation : l’éveil donné, c’était la venue assurée d’un portier ou d’un gardien de nuit, d’un être animé, quel qu’il fût, capable de les orienter à travers ce patelin de malheur, de les lancer enfin sur la piste cherchée !

Et il disait vrai, en effet, car bientôt, au-dessus de leurs têtes, une croisée grinça et s’ouvrit, une forme blanchâtre flotta d’où sortit une voix demandant :