Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Non ! dis y, toi !

— Pourquoi donc moi ? Dis-y toi même !

— Ah tiens !

— Q’ça peut t’faire ?

— Et à toi ?

— Mon vieux, j’ose pas !

— Kif-kif pour moi !

— Zut, alors !

L’homme, cependant, s’étonnait, s’inquiétait de ce sourd colloque dont le chuchotement étouffé lui parvenait jusqu’aux oreilles. Il réitéra sa question, qu’accueillit un même silence. Alors il ne douta plus : hors d’état, à cette distance, de distinguer leurs uniformes, il les prit pour des malfaiteurs.

Il cria :

— Attendez un peu, bougres de vauriens, vagabonds ! je m’en vais vous foutre un coup de fusil, moi, si vous ne fichez pas vot’ camp immédiatement !

Les chiens, égosillés, râlaient.