Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/17

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lits, les uns auprès des autres, dépoitraillés, suant à grosses gouttes sous les calots d’écurie dont ils se couvraient la face, par crainte des mouches.

La pureté sans un nuage de cette exquise matinée, faisait prévoir une fois encore, une terrible après-midi.

Avec le miroitement à l’infini de ses fenêtres grand’ouvertes, la caserne avait l’air de flamber au soleil, et, par delà les toits aigus des écuries, l’azur du ciel, qui s’allait perdre en une broussaillerie légère, en disait long sur les surprises du tantôt.

Dans l’eau mousseuse de la terrine, La Guillaumette s’était rincé les bras et le cou. Il vint se poster le dos à la fenêtre, et, une petite glace à la main, grimaçant, riant à ses gencives déchaussées, il commença de passer l’inspection de sa tête.

C’était là une tâche qu’il accomplissait avec un plaisir toujours vif, dès l’instant qu’il se sentait