Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/211

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qu’y dit !… Eh ben, mon vieux…! Nom d’un chien, nous le verrons bien si y a pas plan !

Force fut à Croquebol de céder. Une nouvelle étape commença.

De minute en minute le jour grandissait, une tache blême s’élargissait lentement derrière le renflement ardu de la Vieille Ville, et, sous l’œil des deux cavaliers, le sol des rues, devenu visible, présentait l’aspect ravagé de ces fonds de rivières mises à sec où serpentent encore des filets d’eau bourbeuse. Eux allaient, ils allaient toujours, lançant du même mouvement automatique, sur un écart théoriquement déterminé de 75 centimètres, la jambe gauche puis la jambe droite ; une ! deux ! une ! deux ! Les éclaboussures du chemin atteignaient encore par instants à la hauteur de leurs moustaches, non plus à celle de leurs dédains ! À vrai dire, ils n’avaient plus rien à ménager ; l’état de leurs navrantes personnes semblait un défi ambulant porté à la malpropreté. Ils évoquaient