Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/217

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Il réfléchit encore et dit :

— Dame, voilà : moi j’peux pas m’détourner d’mon chemin ; j’ai mon service à faire, pas vrai ?

— Bien sûr ! fit poliment Croquebol.

Il reprit :

— Seul’ment y a tout d’même un moyen, en cas qu’vous seriez point trop las : ça serait que vous viendriez tous les deux avec moi et qu’on ferait la tournée ensemble. J’finis juste par la rue Haute, en sorte que je vous déposerais devant la porte ; ça vous vas-t’y c’ t’affaire-là ?

Si cela leur allait ? Comment donc ! C’est-à-dire qu’ils en hurlèrent d’enthousiasme. L’homme ne leur en demanda pas plus, et, sans autre forme de procès, il donna le signal du départ, marchant bon train, la tête disparue jusqu’aux oreilles dans le collet dressé de son carrick, la lance portée comme une arme. Croquebol et La Guillaumette lui emboitaient le pas, le flanquaient de droite et de gauche ; et ils évoquaient à eux trois l’idée d’une