Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/254

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taillées en crottes de brebis, une énorme bouteille veinée de sang. Sur l’un de ses yeux, la marque d’un coup de poing restée en rose vif disait toute la splendeur d’un arc-en-ciel prochain. Il s’embrouillait, grotesque et tragique à la fois :

— Tas d’assassins…! Ah ! les cochons…! Attendez, attendez un peu…! Casser la gueule à des personnes respectables ! Nom de Dieu de nom de Dieu, vous autres, empêchez-les donc de filer ! En voilà encore, des dindes !

Toute la bande se précipita ; La Guillaumette et Croquebol durent s’ouvrir un passage de force, avançant d’une patte, ruant de l’autre. Il y eut un branle-bas de pugilat. Des filles bramèrent, mouchées d’une claque ou d’un coup de soulier dans le ventre.

La descente précipitée du citoyen Honoré arrivant à la rescousse, emplissait les étages supérieurs d’un galop de grosse cavalerie.

On l’entendait :

— Hardi ! Tenez ferme ! J’arrive !