Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/321

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était venu. Simplement il disait : « Y a du bon ! Y a du bon ! » et le factionnaire, resté seul, pensait : « Pourquoi ça, y a du bon ? » — comprenant immédiatement, d’ailleurs, en entendant derrière son dos l’adjudant Flick qui s’étranglait :

— Ah ah ! je vous y prends encore à ne rien faire ! Vrai, en voilà deux sales pierrots ! Voulez-vous bien m’aller nettoyer les goguenots, tout de suite !

Là-dessus, on entendait rouler en s’éloignant les brouettes de Croquebol et de La Guillaumette, pendant que la voix de Flick, attaché à leurs culottes, se perdait au loin, peu à peu, mêlée au grincement de la roue :

— Et tâchez voir de marcher droit ou je vous signale au colonel.

Il ne les lâchait pas d’un cran, avait pour eux des soins jaloux de bonne couveuse. Lui-même il les bouclait à six heures du soir ; lui-même, à l’aube, il leur venait ouvrir, alors que le Quartier, silencieux, comme mort sous la pâleur délicate du ma-