Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/338

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hermétiquement, réservait aux seuls officiers supérieurs de la garnison de Bar-le-Duc), il conta leur entrée glorieuse, à tous deux, et aussi leur double succès. Ô nuit d’orgie ! nuit de folles ivresses ! ou des femmes échevelées et nues baisaient de leurs lèvres de miel les lèvres pâmées de Croquebol, les paupières doucement alanguies de La Guillaumette. Jamais, non jamais, depuis que le monde était monde, on n’avait vu un semblable débordement de voluptés aphrodisiaques et de spasmes extasiés ! Jusqu’au patron de la maison, qui leur avait payé le champagne ! Que dis-je ! le champagne ! bien mieux que ça ! la femme au colonel du 23e chasseurs, du colonel K… en personne, qui brusquement, — pour lui, La Guillaumette, — s’était éprise d’un irrésistible béguin, l’avait gratifié de ses faveurs ! Même que Croquebol, épaté, avait dit : “ Eh bien, mon cochon…! ” preuve que ce n’était pas une blague ! Là-dessus on voyait arriver le colonel du 23e, lequel pinçait, en flagrant délit, La Guillau-