Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/340

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mette et la dame au béguin. Blême de rage, il rouait de coups de pied cette dernière, et flanquait les deux cavaliers à la porte en leur promettant de ses nouvelles. Du coup on ne douta plus. De légers rires d’aise montèrent, et dans cet unanime cri, parti à la fois de chaque bouche : “ Nom de nom, c’était bien son tour ! ” tenait tout le triomphe bruyant des petits avalant les gros. Lantibout dut s’avouer vaincu.

La Guillaumette, de tempérament excessif, abusa un peu de sa victoire, à ce point que, de cet instant, on perdit, au 22e, le droit “ à avoir rigolé ”. Certes, il y en eut bien encore, de temps en temps, qui, le gousset abondamment garni, prirent des pistaches mémorables ; d’autres aussi, qui, sans le sou en poche et ayant tout seuls, plusieurs heures, traîné dans la nuit opaque des chemins de ronde, se payaient le plaisir de rentrer à la chambre en se flanquant à froid les quatre fers en l’air et en battant extraordinairement les murailles, histoire de dire le lendemain :