Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/87

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Seul le brigadier restait calme.

Il fit halte. Pour toute excuse :

— Qui c’est ici, demanda-t-il, qui veut trinquer de ses deux jours ? Y a des clients pour péter su’l’mastic ? Ça va bien, l’bureau est ouvert ! j’écoute les réclamations.

Devant la netteté de cette explication, il n’y avait qu’à s’incliner.

C’est ce qu’on fit.

Lantibout, il est vrai, par un prodige d’habileté avait réussi à maintenir le fragile équilibre de son échafaudage, encore que la pile des gamelles lui bombât pas mal sur le ventre et très sérieusement menaçât ruine.

On se hâta de le délester.

De l’envers de la planche à pain où les fixait une double languette de cuir, un homme détacha deux fourchettes d’étain, les deux seules que possédât le peloton.

Il cria : — À vos rangs, fixe !