À l’orchestre : roulements de tambours.
Des solitudes silencieuses où sommeille à toute heure la place du Panthéon, l’omnibus Panthéon-Courcelles s’est mis en route pour Levallois. Au petit trot des deux coursiers qui le remorquent à leurs derrières, il dégringole la rue Soufflot, arrive au boulevard Saint-Michel... et y fait une première halte !
Halte brève ; suffisante pourtant.
L’omnibus Panthéon-Courcelles y a puisé de nouvelles vigueurs.
Tel un cerf, il traverse le boulevard Saint-Michel ; telle une flèche, il enfile la rue de Médicis, le long de la grille du Luxembourg ; et les voyageurs satisfaits, qui se voient déjà à Courcelles, se frottent les mains d’un air de jubilation.
Or, ils ne sont qu’à l’Odéon, et l’omnibus, ô étonnement ! s’arrête de nouveau et pleure sur son frein.
Coup de cymbale à l’orchestre.
Qu’est-ce qu’il y a Deux ?
Du Panthéon à l’Odéon, il y a deux stations : il y a la station du boulevard Saint-Michel et il y a la station de la rue Vaugirard.
Mais il n’y a qu’un Dieu, qui règne dans les cieux.
À l’orchestre : altos et bassons.