Page:Courteline - Les Linottes, 1899.djvu/222

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PALMYRE

Comme moi ! Et c’est obligé. À part qué’ques rastas de passage, il n’y a plus un chat à Paris.

FANNY, exaspérée.

Tiens, voilà ce qui me met en rogne. Il faut être enragé des quat’pattes de derrière pour cavaler d’un temps pareil ! Un mois de juillet dégoûtant ! que c’est à le prendre par la peau du cou et à lui envoyer des coups de pied dans le derrière jusqu’à ce qu’il revienne à de meilleurs sentiments !

PALMYRE

Tu n’es pas philosophe, Fanny.

FANNY

Philosophe ? Tu me fais rigoler avec ta philosophie ; je voudrais bien te voir à ma place, enfilée de tous les côtés, chez le bistro et chez le probloque, avec la perspective des michets à quarante ronds, et comme ça jusqu’à l’automne. Oh la la ! c’que j’en ai assez ! Tu as de l’argent, toi ?

PALMYRE

Oui, j’ai trente centimes.

FANNY

T’es plus riche que moi ; j’ai un sou, une sibiche et un timbre-poste. Zut ! ça ne peut pas durer comme ça, faut que nous inventions quelque chose.

PALMYRE

Veux-tu faire un michet à deux ?