Page:Courteline - Les Linottes, 1899.djvu/227

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans des conditions délicieuses d’intimité et d’économie.

Enthousiasme bruyant de la seconde.

Les deux amies se jettent dans les bras l’une de l’autre, en remerciant le Seigneur notre Dieu d’avoir placé sur la même route deux êtres si évidemment faits pour s’aimer, s’estimer, se comprendre.


QUATRIÈME ACTE

L’étoile entre en décroissance.

Cruelles désillusions de Micheline qui, sur le compte de Totote, s’était trompée, ô combien !… et de Totote qui, touchant les qualités de Micheline, s’était fourré le doigt dans l’œil, et jusqu’où !…

Totote a un sale caractère, Micheline n’a pas l’ombre de cœur. Micheline veut tout le temps commander ; elle est assommante pour ça. Totote, elle, est insupportable avec sa rage de vouloir qu’on soit toujours de son avis.

Petites piques.

Légères escarmouches.

Grondements d’orage à l’horizon.

Tout à l’heure, ça va se gâter.


ÉPILOGUE

Cinq jours se sont écoulés depuis que le Seigneur notre Dieu a mis Totote en présence de Micheline, Micheline en présence de Totote. À cette heure, ces dames sont à couteaux tirés ; elles souhaitent la mort l’une de l’autre et se jettent des paquets de boue à la figure :

— Madame, vous avez voulu me prendre mon amant.