qu’il glace d’un seau d’eau, d’une joyeuse fin de dîner. Ç’avait été le brutal rappel à de fâcheuses préoccupations momentanément écartées. Il se surprit à tourner une page sans avoir conservé le souvenir d’en avoir lu une seule ligne, et à cette preuve criante du trouble qui l’agitait, il ne put retenir un claquement de langue.
Violemment il sonna Ovide qui parut.
Ovide, quand il s’apprêtait à recevoir une communication, ouvrait une bouche de boîte aux lettres. À la question posée par M. de La Hourmerie, avec un calme bien feint : « Est-ce que M. Letondu est parti ? » il eut, de la tête, un léger recul étonné :
— M’sieu Letondu ? Ah ben oui… Je m’étonne s’il s’en va jamais avant dix heures.
— Du soir ? s’exclama M. de La Hourmerie.
— Bien sûr, du soir.
Le garçon de bureau ricana, amusé de la figure du chef qu’abrutissait cette révélation. Et il conta la belle histoire arrivée à Boudin, le concierge, quelques jours auparavant.
Celui-ci, las d’avoir attendu vainement jusqu’à plus de neuf heures et demie le départ de Letondu, inquiet, naturellement, et pressé de se mettre au