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Page:Courteline - Messieurs les ronds-de-cuir, 1893.djvu/115

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III

Là, c’était comme un bain de pénombre, doux et tiède, avec seulement, au loin, la tache éblouissante de la table directoriale, qu’une lampe au bedon hydropique inondait d’un flot de clarté. Une garniture Empire, aux cuivreries piquées d’étoiles, chargeait une cheminée de marbre dont les deux montants parallèles empiétaient sur le sol en griffes contractées, tandis qu’un buste de Solon, juché sur la corniche d’une bibliothèque, mirait dans le cadre d’une glace ses épaules nues, son front de penseur et l’insondable idiotie de ses yeux vides. Les vagues rougeurs de lourds et funèbres rideaux, tirés devant les fenêtres, masquaient les jardins de l’hôtel Prah en bordure sur la rue Vaneau, de l’autre côté de la chaussée.

La main tendue de loin, grande ouverte, à M. de