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Page:Courteline - Messieurs les ronds-de-cuir, 1893.djvu/250

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Alors Bourdon :

— Point du tout !… Plaisantez-vous, mon bon ami ?… La Hourmerie… vieux camarade… ; vingt-huit ans ensemble !… grand chagrin… Très affecté, au contraire.

Mais le jeune homme s’étant mis à rire :

— Sérieusement, mon cher. Je vous promets !… Ah ! ces jeunes gens ! ça ne croit à rien !… Où dînez-vous ?

Cette question surprit Lahrier.

— Ma foi, dit-il, je n’en sais rien, moi. Où ça se trouvera.

— Dînons ensemble, en ce cas ?… Je vous invite ; vous voulez bien ?

— Vous êtes trop aimable…

— Allons donc !… Mon cher, j’adore la jeunesse. Entendu, hein ?

Le salon s’était vidé. Seuls Gripothe, Gourgochon et le commis d’ordre Guitare s’étaient attardés devant la fenêtre à causer de Letondu, qu’on venait de fourrer à Bicêtre avec la camisole de force. Bourdon, emballé de prodigalité, les convia, du coup, tous les trois, et ils acceptèrent, stupéfaits.

— Eh bien, en route !… Nous allons dîner à Montmartre !