Page:Courteline - Messieurs les ronds-de-cuir, 1893.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’attachement bien connu aux institutions qui nous régissent.

Lahrier passa outre, franchit le porche, s’engagea dans le tirebouchonnement d’un escalier de service spécialement affecté à l’usage du personnel. Il atteignait le troisième palier, lorsque Ovide, son garçon de bureau, sortit du chenil ténébreux qui l’abritait : un trou infect, sans air, creusé à même la muraille, et où des cuivreries de lampes astiquées allumaient tout au fond une série d’étoiles.

— Chez le chef ! dit ce serviteur laconique.

Lahrier, étonné, s’arrêta :

— Quoi ?

Ovide daigna s’expliquer :

— Y a le chef qui a dit comme ça que vous alliez lui parler sitôt que vous seriez ici.

Le jeune homme flaira une tuile. De son mieux il réprima un geste de contrariété :

— Ah ! bon, parfaitement, merci.

Et, enlevant son chapeau :

— Bien aimable, Ovide, si ça ne vous fait rien, de me garder ça une minute.

Déjà il était loin, il frappait discrètement à la porte de son chef.

Une voix lui cria :