Aller au contenu

Page:Courteline - Messieurs les ronds-de-cuir, 1893.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

avancé de Lahrier, il faisait taire les discrétions absurdes, opposait une digue infranchissable au flux des généreuses fougues :

— Je sais ce que je vous dois !… Je le sais… Et plus un mot, hein ?… Il suffit !…

— Que vous me contrariez ! fit Lahrier.

Sur quoi, sans transition :

— Ça marche, votre affaire.

— Oui ? questionna le pâle Sainthomme.

— Tout à fait ; oh mais, tout à fait !… J’ai vu notre homme hier soir.

— Eh bien ?

— Eh bien ! l’affaire est dans le sac. Il a longuement parlé de vous au président de la République, qui s’est montré fort attentif et aussi bien intentionné que possible à votre égard. — Ce sera pour le 14 Juillet.

— Sûr ?

— Ou pour le 1er janvier. Pour cette année, enfin… ou l’autre. C’est imminent, en tout cas.

Il parlait, et les yeux de Sainthomme flambaient verts, tels les yeux en bouchon de carafe de ces gigantesques poupées qu’anime O’kill le ventriloque, cependant qu’à Grenelle, rue de l’Exposition :