Page:Courteline - Un Client sérieux, 1897.djvu/173

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ouvrier. (Il s’empare d’un des bâtons, retrousse ses manches et crache dans sa main.) A c’t'heure, faisons vite et bien. Et en mesure, autant que possible !

Ils remontent au fond du théâtre et se mettent, pleins d’entrain, à l’ouvrage. Sur le matelas, les coups s’abattent en cadence.


Les deux cardeurs, chantant.

Pan ! pan ! Courage,

Bon artisan !

Ton poing pesant

Tape et fait rage.

Je fais ma besogne en chantant

Pan ! Pan !


Ils s’arrêtent pour souffler. Silence, auquel se mêlent les gémissements de l’infortuné Latude.

Deuxième cardeur, l’oreille tendue. --- Espère un peu ! Tu entends, eh ?

Premier cardeur, indifférent. --- C’est ce pauvre diable de Latude qui se désole à l’étage au-dessous.

Deuxième cardeur, apitoyé. --- Trente-cinq ans de captivité !

Premier cardeur. --- Bah ! le gaillard n’est pas un sot, c’est au contraire