Page:Courteline - Un Client sérieux, 1897.djvu/176

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comptant les mesures. --- Une !… deusse !… et troisse !

Le matelas, échappé à leurs doigts, s’envole comme un énorme oiseau et disparaît par le cadre de la fenêtre.

Coup de timbre. Le décor change.


Scène III

Au fond, le pied de meulière du mur de la prison. A l’avant-scène, un chemin semé d’herbes et d’orties, sur lequel repose le matelas.

Troisième tremolo à l’orchestre, puis craquement de calicot qu’on déchire, et apparition de Latude. Sur le visage de cet infortuné, les coups de bâton des cardeurs ont marqué en larges bandes noires qui le font pareil à un zèbre.

Latude, qui se dresse. --- Quelle chute !… (Il se tâte.) Mes membres endoloris sont-ils toujours à leur place ? (Rassuré.) Merci, mon Dieu !!! Que ne suis-je en sûreté, loin de ces murs… je me livrerais à une courte prière. Mais courons au plus pressé.

Il s’élance.

A moi, l’oxygène !

Fausse sortie.

Que j’emporte ce matelas, au fait. Je le vendrai