« Hugo se met à dire qu’il vient de lire les vrais mémoires de d’Artagnan. Et là-dessus il déclare que s’il n’avait pour habitude de ne rien prendre aux autres, jamais il n’a été plus tenté par l’appropriation d’une histoire, et le désir de lui donner une forme d’art, que par un épisode dont Dumas ne s’est pas servi. Et il se met à raconter merveilleusement l’histoire de cette chambrière, dont d’Artagnan fait l’entremetteuse douloureuse de son intrigue avec la duchesse… Et le merveilleux dénouement humain, s’écrie-t-il, dénouement bien supérieur à tous les dénouements du réalisme actuel… etc.[1] »
D’Artagnan, comme on le voit, a rencontré d’éminents appréciateurs. Nous joindrons un dernier témoignage qui a trait, non à l’écrivain de mémoires, mais à l’homme, celui de Saint-Simon, dont le caractère hargneux n’est pas autrement prodigue de louanges, et voici ce qu’il dit[2] de M. d’Artagnan, capitaine-lieutenant de la compagnie des mousquetaires :
« Il se fit estimer à la guerre et à la cour, où il entra si avant dans les bonnes grâces du roi, qu’il y a toute apparence qu’il eût fait une fortune considérable s’il n’eût pas été tué devant Maëstricht, en 1673. »