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MÉMOIRES
DE
M. D’ARTAGNAN
I
La naissance de d’Artagnan. — Exemple de M. de Tréville. — Peu d’argent et beaucoup de conseils. — Un bidet fatigué et un gentilhomme insolent. — Coups de fourche et coups de bâton. — D’Artagnan volé et assommé est mis en prison. — Charité d’un curé. — En liberté. — Entrevue avec M. de Montigré. — Arrivée à Paris.
Je ne m’amuserai point ici à rien rapporter de mon enfance, parce que je ne trouve rien qui soit digne d’être rapporté. Quand je dirais que je suis né gentilhomme et de bonne maison, je n’en tirerais, ce me semble, que peu d’avantages, puisque la naissance est un pur effet du hasard, ou pour mieux dire, de la Providence divine. D’ailleurs, si le nom de d’Artagnan était connu, quand je vins au monde, il ne l’était pas à l’égal de celui des Châtillon, des Montmorency et de quantité d’autres maisons qui brillent parmi la noblesse de France.
